Un effet protecteur que personne ne conteste
Selon quels mécanismes les fruits et légumes nous protègent-ils ? « À vrai dire, on doit se contenter pour l’instant d’hypothèses. Actuellement, on sait que ces aliments contiennent plusieurs types de substances, différents antioxydants (vitamine C, carotène), des fibres et des polyphénols, qui sont toutes susceptibles d’avoir un effet intéressant. Mais on ne sait pas encore précisément quelle substance agit sur quelle pathologie. Peut-être les fruits et légumes contiennent-ils aussi d’autres molécules efficaces et pas encore identifiées », précise le chercheur.
Beaucoup d’idées fausses circulent toujours
Pour réussir à augmenter notre consommation, arrêtons tout d’abord de nous laisser impressionner par les idées reçues qui circulent ! Ainsi, les fruits et légumes en conserve et surgelés ne sont pas moins bons pour la santé que ceux qui sont frais. « Conditionnés rapidement après leur cueillette, ils gardent au contraire toutes leurs vitamines qui n’ont pas le temps de se dégrader à l’air et la lumière. De plus, avoir recours aux conserves ou aux surgelés est souvent moins coûteux et plus pratique, il ne faut donc pas s’en priver », remarque le spécialiste.
Mais il y a d’autres diktats qui ont la vie dure et finissent par nous démotiver: il ne faudrait faire cuire les légumes qu’à la vapeur, mode de cuisson réputé le plus respectueux du contenu vitaminique. Et puis, il faudrait s’approvisionner tous les deux jours pour éviter que les fruits et légumes frais ne traînent dans le réfrigérateur et perdent leurs vitamines. « Tout cela est certes exact, mais en aucun cas incontournable. L’important est de se faire plaisir et de se simplifier la vie. Alors si l’on préfère les purées aux légumes cuits à la vapeur, pas de souci, et si l’on ne peut faire ses courses qu’une fois par semaine, pas de panique ! Au final, il restera de toute façon des vitamines. Et puis, aucune étude n’est jamais venue démontrer que les fibres et les polyphénols étaient endommagés par quelque type de conservation ou de cuisson que ce soit. Car, rappelons-le, l’intérêt des fruits et légumes ne passe pas que par les vitamines, loin de là !
Diversifier le plus possible
S’il y avait un effort à consentir, ce serait plutôt sur la diversité : dans la mesure du possible, il est intéressant de varier le plus possible les couleurs, les senteurs et les textures des fruits et légumes. « Nous sommes en train de découvrir des centaines de polyphénols différents en fonction des variétés. Manger des agrumes ou des fruits rouges n’apporte certainement pas les mêmes bénéfices. D’où l’intérêt d’élargir au maximum la palette de ces aliments.
Tout en se rappelant que si l’on ne parvient pas à avaler autre chose, il vaut mille fois mieux ne manger que des pommes ou des haricots verts que rien du tout !